Quant au déroulement de l'accident, disons qu'il était impressionnant. En dévalant la chaussée, le semi-remorque a raté son virage à droite. C'était dans ces circonstances que, par ricochet, il a tapé un Sprinter. Sous l'impact, le minibus a culbuté et a terminé sa course les quatre roues en l'air. Dans un enchaînement diabolique, le poids lourd a ensuite donné un coup de bélier au second Sprinter, l'a ensuite entraîné sur plusieurs mètres jusqu'à ce que le véhicule bascule dans le vide qu'est un ravin sis sur le côté de la chaussée.
Pour sa défense, le chauffeur du camion a argué un problème de frein subit, qui se serait traduit par l'épuisement de l'air comprimé du système de freinage sur le mastodonte. De son côté, le chauffeur d'un Sprinter a affirmé avoir réalisé qu'il s'est passé quelque chose d'anormal sur le semi-remorque. Le premier aurait tenté d'esquiver le camion fou. Mais c'était déja trop tard. Les heurts étaient inévitables, et ils se produisaient avant même que le conducteur du taxi-brousse n'ait pu tenter une quelconque manoeuvre pour éviter le drame.
Sitôt informée, la Gendramerie a dépêché ses éléments sur place, à la fois pour les opérations de secours, de sécurisation, enfin de constat. Les secours n'ont pas posé de gros problèmes, l'axe étant très fréquenté. De plus, tous les autres véhicules de transport mais également des voitures particulières qui l'ont emprunté, ont été réquisitionnés. L'enquête suit son cours.
Plusieurs tonneaux tragiques
Mais l'accident survenu samedi dernier près d'Isandra, sur la RN42, a été également très meurtrier, avec son cortège de décès, soit 9 victimes, sans parler du nombre élevé des blessés, du moins pour un bilan provisoire.
Les faits. Il s'agit de ce taxi-brousse Mercedes-Benz reliant Isandra et Fianarantsoa, et qui a fait plusieurs tonneaux après qu'il s'était dévié de sa route, pour ne s'immobiliser définitivement qu'à une centaine de mètres à l'écart de la chaussée. D'après une source auprès de la Gendarmerie, le chauffeur en cause a commis une double imprudence : pousser le véhicule à la limite de sa résistance, donc en roulant à une vitesse élevée, alors que le car était encore en rôdage. « Le véhicule a été longtemps immobilisé pour une raison technique. Il a fallu pour le propriétaire chercher les pièces dans la Capitale ». Une fois ces dernières installées, le car fut soumis à un test. Et pas n'importe comment car en grandeur nature. Récemment donc, le propriétaire l'a mis aussitôt en service, sans parler d'une surcharge, selon les Forces de l'ordre. Loin de réaliser, ni mesurer l'énorme prise de risque, le chauffeur a adopté une conduite sportive jusqu'à ce que son irresponsabilité ne débouche ainsi sur cet horrible drame. L'enquête suit son cours.
Franck R.